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AGRAW IMAZIGHEN @@@الأمازيغ.. الرجال .الاحرار@@@ⴰⴳⵔⴰⵡ ⵉⵎⴰⵣⵉⴳⵀⴻⵏ
23 mai 2008

IMAZIGHENS NE SONT PAS DES BERBERES ?!!

Amazigh3D9Nous entendons par amazighe, ce que l’on dénomme traditionnellement le berbère dans la tradition dialectologique
occidentale ou tamazighte dans la littérature linguistique et culturelle maghrébine. Nous préférons
la dénomination amazighe pour les raisons suivantes :
(i) Le terme berbère est dérivé de barbare, cette dénomination est étrangère aux communautés qui utilisent
cette langue, il est le produit de l’ethnocentrisme gréco-romain qui qualifiait de barbare tout
peuple, toute culture et toute civilisation marqués du sceau de la différence.
(ii) Le terme tamazighte est la dénomination originelle que donnent les communautés concernées à leur
langue; ce terme, du genre féminin, ne peut être employé sous cette forme en français où les noms de
langue sont employés au masculin, e.g., le chinois, le wolof, le flamand, le guarani, etc.; ainsi pour
dénommer en français la langue arabe et la langue persane, on emploie respectivement les termes
l’arabe et le persan non al-carabiya et al-fârsi, par exemple.
(iii) L’emploi du terme amazighe, qui présente l’avantage d’être conforme à la morphologie des noms de
langue en français, est également attesté sous cette forme dans la littérature classique, notamment
par Awzal (XVIIè siècle) qui écrit dans Al-ëawY, awal amazighe et non tamazighte ou barbariya.
(iv) L’adoption du terme amazighe permet de distinguer l’amazighe en tant que langue-mère du tamazighte
en tant que dialecte spécifique à la région du Maroc central.
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(v) Concernant l’usage de ce terme comme anthroponyme, pour éviter la variation morphologique propre à
la langue amazighe mais qui n’est pas censée être connue de ceux qui n’en maîtrisent pas la grammaire,
on utilisera l’appellation Amazighes au lieu des termes Berbères ou Berbers consacrés dans la
littérature occidentale, on évitera le terme Imazighen qui est la forme du pluriel de amazighe; de même
on emploiera amazighe comme forme de l’adjectif au masculin et au féminin singulier, la forme du pluriel
sera amazighes; selon la même logique, les locuteurs de l’amazighe seront appelés amazighophones
et non berbérophones ou tamazightophones.
L’amazighe constitue la langue la plus anciennement attestée dans le pays et au Maghreb en général. En
effet, des documents archéologiques de l’Égypte ancienne font remonter l’histoire écrite des Amazighes (les
Berbères) à 5 000 ans au moins (v. Vycichl, 1988). Les protohistoriens postulent que les Amazighes se sont
installés en Afrique du Nord au Néolithique, certains les considèrent comme des autochtones, d’autres
comme originaires de la rive nord de la Méditerranée, d’autres encore ramènent leurs origines au sud de la
péninsule arabique; l’origine des Amazighes est une question fortement marquée par les présupposés idéologiques,
elle ne nous intéresse pas ici (v. Camps, 1987). Présentement, la langue amazighe est fractionnée
en aires dialectales; elle est employée surtout à travers les régions rurales, voire montagneuses, elle est
aussi de plus en plus en usage dans les villes, suite à l’exode rural des Amazighes et à l’urbanisation des
régions amazighophones.
L’amazighe se subdivise grosso modo en trois groupements dialectaux dénommés le tarifite, le tamazighte
et le tachelhite; les frontières entre les aires dialectales ne sont pas toujours évidentes, à défaut
d’enquêtes dialectologiques et d’atlas linguistiques, il est difficile de délimiter avec quelque précision les isoglosses.
Considérons sommairement les trois variétés dialectales retenues.
1. Le tarifite est un ensemble de parlers employés dans la région du nord-est en général et dans la chaîne
du Rif en particulier. Cette aire comprend entre autres les tribus suivantes : Temsamane, Ayt Touzine,
Ayt Ouaryaghel, Iboqqoyen, Ayt Hteft, IqerCiyen, Igznayen, etc. Les principales villes où le tarifite est
parlé sont Melilla, Nador, Alhouceima, Aknoul, Zaio, Tétouan, Tanger, etc. Il existe aussi une importante
communauté tarifitophone émigrée en Europe occidentale, notamment en Allemagne et en Hollande (v.
Otten, 1990). La région des Beni Iznassen à l’est et celle des Senhaja de Sraïr à l’ouest sont fortement
marquées par le contact avec les parlers de l’arabe dialectal, respectivement le parler bédouin (bedwi)
et le parler jebli.
2. La variété tamazighte est utilisée comme premier idiome dans une aire s’étendant entre le Jbel Saghro
au sud et le couloir de Taza au nord, entre l’oued Grüu à l’ouest et le cours de la Moulouya moyenne à
l’est. Les principaux groupements humains installés dans cette aire sont Ayt Ouarayne, Ayt Seghrouchen,
Ayt Youssi, Ayt Sgougou, Zemmour, Guerouane, Ayt Mguild, Zayyane, Ayt Yafelmane, Ayt
Sokhmane, Ayt Catta, etc. Parmi les centres urbains dans lesquels cette variété est employée, il y a
Meknès, Azrou, Sefrou, Khenifra, El Hajeb, Khemisset, Boulmane, Errachidia, Goulmima, etc. Les zones
de contact avec l’arabe bédouin se situent dans les basses régions et dans le piémont (dir), notamment
les tribus Zemmour et Guerouane dans la plaine du Gharb, les tribus Zayyane, Ayt Sokhmane, Ayt Errbac
et Ayt Selti dans la plaine de Tadla; les tribus Ayt Yafelmane et Ayt cAna dans le Tafilalet et les tribus
Ayt Seghrouchen et Ayt Ouarayne à l’est, etc.
3. Le tachelhite est employé dans une aire ayant la forme d’un parallélogramme limité au nord par une
ligne cartographique reliant Essaouira à Tanant dans la province d’Azilal, à l’est et au sud par le cours du
Dra et à l’ouest par l’Océan Atlantique. Cet ensemble comprend un certain nombre de communautés,
dont les suivantes : à l’ouest, Ihahane, Ida Outanane, Achtouken, Ayt Baâmrane, Ilalen, Ida Oultite, etc.;
au centre, Imtouggen, Idemsiren, Igedmiwen, Ida Ouzddaghe etc.; à l’est Ayt Ouaouzguite, Indouzal,
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Isouktan, etc. Les principales villes où l’on parle ce dialecte sont les agglomérations urbaines de la
région comme Agadir, Tiznit, Inezgane, Taroudant, Ouarzazate, Imi N Tanoute, Essaouira et également
les villes où résident les émigrants, principalement Casablanca, Marrakech, Rabat, Fès, Meknès,
Mohammedia, Tanger. Il existe également une forte communauté tachelhitophone à l’étranger, surtout
en France, en Belgique et en Hollande. Les zones de contact avec l’arabe bédouin se situent au nord de
cette aire aux alentours de Chichaoua, de Marrakech, de Taroudant, de Tiznit, de Goulimine, de Ouarzazate
et à proximité des tribus Achtouken et Massat dans le Souss.
Extait de:Dynamique d’une situation linguistique d'AHMED BOUKOUSS

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