Lounès Matoub (le rebelle) :un grand défondeur de tamazgha
Lounès Matoub (kabyle : Lwennas Meɛṭub), plus communément appelé Matoub
Lounès, est un chanteur et poète kabyle, notamment connu pour son
engagement dans la revendication identitaire amazigh. Il est né à
Taourirt Moussa, le 24 janvier 1956 et fut assassiné le 25 juin 1998
sur la route de Ath Douala. Officiellement, cet assassinat est atribué
au GIA mais sa famille et toute la kabylie accuse le pouvoir algérien
de l'avoir assassiné
Matoub Lounès l'homme engagé
Les
textes de Matoub Lounès sont clairement revendicatifs et se résument à
la défense de la culture amazighe qui occupe une place centrale. Il
dénonce la dictature et l'islamisme en Algérie. Il s'oppose à la
politique d'arabisation monoculture qui selon lui était insupportable à
vivre. Il parle le tamazight et le français, et comprend l'arabe mais
ne le parle que très peu. Matoub Lounès est un ardent partisan de la
laïcité et de la démocratie, qui se fait le porte-parole des
laissés-pour-compte et des femmes. Opposé à l'islamisme et au
terrorisme islamiste, il condamne l'assassinat d'intellectuels, il fut
enlevé le 25 septembre 1994 par le GIA (Groupe Islamique Armée), puis
libéré au terme d'une forte mobilisation de l'opinion kabyle. La même
année, il publie un ouvrage autobiographique Le Rebelle et reçoit le
Prix de la mémoire des mains de Danielle Mitterrand.
En
1996, il participe à la marche des rameaux en Italie pour l'abolition
de la peine de mort alors qu'en en mars 1995, le S.C.I.J.(Canada) lui
remet Le Prix de la Liberté d'expression.
Le 25 juin 1998, il
est assassiné sur la route menant de Tizi Ouzou à Beni-Douala en
Kabylie à quelques kilomètres de son village natal (Taourirt Moussa).
Les conditions de ce meurtre n'ont jamais été élucidées. Les
funérailles du chanteur drainèrent des centaines de milliers de
personnes, tandis que toute la région connut plusieurs semaines
d'émeutes. Son dernier album Lettre ouverte aux..., parut quelques
semaines après l'assassinat, contient une parodie de l'hymne national
algérien dans laquelle il dénonce le pouvoir en place.
Le 30 juin 1998, le GIA revendique son assassinat.
Une
fondation portant le nom du chanteur a été créée par ses proches pour
perpétuer sa mémoire, faire la lumière sur l'assassinat et promouvoir
les valeurs d'humanisme défendues pendant la vie de Matoub Lounès .
Deux rues portant le nom de Matoub Lounès ont été inaugurées en France à sa mémoire:
Dans la commune de Saint-Martin-d'Hères près de Grenoble.
À Vaulx-en-Velin près de Lyon le 22 novembre 2003.
Dans la commune de Pierrefitte (Seine Saint Denis)
Matoub
Lounès est de tous les artistes kabyles, le plus connu en Kabylie comme
dans le monde entier en raison de son engagement, comme de sa musique
qui s'appuie sur l'usage d'instruments traditionnels comme le mandole
et reprend les thèmes les plus envoutants du folklore kabyle.
En 2001 le Groupe corse Canta U Populu Corsu dans leur album Rinvivisce rend hommage à sa lutte et ses souffrances.